A partir du XIII ème siècle, les Bordelais se dotent d'un arsenal juridique et financier pour se prémunir contre la concurrence et vendre leurs récoltes dans les meilleures conditions. En 1214, ils obtiennent de Jean sans Terre un privilège capital: l'exemption du paiement des coutumes pour tout bourgeois bordelais. Ces coutumes sont des droits de douane prélevés par le roi-duc sur les vins exportés Leur exonération permet aux bourgeois d'écouler avantageusement leur production. Il leur reste à éliminer la concurrence des autres vins. Pour ce faire, ils parviennent progressivement à interdire l'arrivée à Bordeaux des vins du haut pays, d'abord avant la Saint-Martin (11 novembre), puis avant Noël: soit une arrivée tardive qui laisse aux Bordelais tout le temps nécessaire au bon écoulement de leur production. Ces mesures de protection ne sont pas spécifiques à Bordeaux. Néanmoins, vu l’importance du vignoble, elles ont eu des conséquences exceptionnelles, d'autant qu'elles ont duré plus de cinq siècles, jusqu'à leur abolition momentanée par Turgot en 1776. A ces privilèges s'ajoutent d'autres avantages, notamment la " Grande Charte " concédée par Édouard 1 en 1302 aux ‘’vintners’’ gascons. Désormais, les marchands de Bordeaux peuvent vendre leur vin en Angleterre dans des conditions très concurrentielles: exemption de taxe,… les vins de Bordeaux partiront en Angleterre ce fût un grand commerce à cette époque et certainement l’un des plus grands. Chaque année les navires emporteront le "vintage "c’est à dire le vin jeune mis en tonneau Ce vin est déchargé dans les ports de Londres, Bristol, Southampton.. Les Anglais aiment bien ce" Claret, "vin très jeune Ce vin partira aussi sur la Hollande et les Flandres. …En 1308 on estime à 850.000 hectolitres qui partiront du Port de Bordeaux

source Bibliothèque Municipale  Arcachon AQUITAINE 2000 ANS d'Histoire Anne Marie Cocula