ARCACHON  LE BASSIN 

 LA RÉGION BORDELAISE

 

LA SEIGNEURIE

J 'ai retrouvé dans ce chapitre l'histoire de Saint-Quentin ,de sa charte ,de ses coutumes ,avec des mots différents et des droits étendus sur les landes

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Dans la France d'Ancien Régime, la seigneurie était le cadre institutionnel  de l'existence villageoise et de l'exploitation des terroirs.  La seigneurie de Belin " consiste en la justice haute, moyenne et basse, deniers d'esporle, cens, rentes, lods et ventes, droit de de prélation, halle, droit d'icelle, passage de la Leyre, foires et autres droits utiles et honorifiques, fonds et domaines, château et autres bâtiments, terres labourables formant sept métairies, moulins, bois en haute futaye et taillis, pignadas, landes, préries. (Prairies ), vignobles, ruches à miel ".

Pareille à beaucoup d'autres, la seigneurie de Belin est d'abord constituée d'un domaine (ou réserve) contenant un château, des champs, des métairies, des pignadars, des landes, des troupeaux et même des ruches. Le seigneur peut lui-même diriger l'exploitation de ce domaine. Il peut aussi le confier à un fermier moyennant un loyer : c'est la solution que choisira en 1775 M. de Pichard pour ses propriétés de Belin, Béliet et Salles.

Au-delà du domaine, détenu comme une simple propriété foncière, la seigneurie contrôle tout un territoire occupé par une ou plusieurs communautés d'habitants : c'est sa mouvance (ou sa directe ). Sur ce territoire, le seigneur se conduit parfois en justicier, toujours en percepteur de redevances. Il est en mesure, s'il possède les droits prestigieux de haute, moyenne et basse justice, de nommer les officiers qui jugeront en son nom. Les droits de justice lui apportent certes quelques prérogatives - comme la récupération des épaves ou la perception des amendes - mais leurs revenus sont médiocres. La justice n'en est pas moins essentielle à la seigneurie : grâce à elle, l'autorité féodale pèse sur les villages. Ce qui n'était pas négligeable pour garantir le bon versement des droits seigneuriaux.

Les habitants de la seigneurie sont assujettis à de multiples taxes, corvées ou obligations. Il leur faut travailler dans les champs du seigneur, moudre leur grain à son moulin, faire des charrois pour acheminer ses récoltes. Par ailleurs, les gens, les bêtes, les marchandises qui circulent dans la seigneurie doivent acquitter des péages notamment au passage des rivières ou des ponts. Les foires et marchés occassionnent aussi de confortables rentrées.

Essentiel des revenus de la mouvance seigneuriale provient cependant des rentes grevant les tenures - c'est-à-dire les terres cultivées ou autres biens de la seigneurie qui ont été baillés aux habitants par le seigneur ou par ses prédécesseurs. --la tenure est plutôt une concession perpétuelle qu'une propriété au sens romain du terme. Le tenancier ne possède pas entièrement son bien mais le " tient " du seigneur qui le lui a concédé. Il en a certes la jouissance, exploite, lègue ou revend  la tenure à son gré : on dit qu'il en détient le domaine utile. Mais sa propriété est Incomplète, car le seigneur en conserve une part éminente appelée le domaine direct. D'où le versement de redevances.

Annuellement, le tenancier payait une rente fixe, le cens. Si le seigneur ou le tenancier venait à changer, il fallait reconnaître à nouveau un lien de dépendance féodale et le censitaire versait un tribut symbolique : l' éxporle. Chaque fois qu'un bien changeait de mains, le seigneur prélevait un huitième de sa valeur : c'étaient les lods et ventes, un droit de mutation fort lucratif

Une seigneurie était donc constituée d'un ensemble de biens et de droits. Mais il ne fallait pas nécessairement être noble pour en faire l'acquisition, même si un tel achat représentait souvent un grand pas vers la noblesse.

Page 174  et 175  -Histoire de la forêt landaise/ Jacques Sargos Bibliothéque municipale d'Arcachon