Le Béarn est une exception. Détaché de la couronne de France, ce petit État a su à la fois se replier sur lui-même et s'ouvrir sur le monde extérieur, une contradiction qui lui a permis d'assurer son expansion et de se tenir éloigné de presque toutes les guerres.

Si les Pyrénées constituent un ensemble géographique bien déterminé, elles n'en sont pas moins morcelées en une infinité de pays qui formèrent pendant des siècles des unités autonomes ayant chacune leur personnalité. Le Béarn est l'une d'entre elles. Sa tonalité propre peut être expliquée par le mélange intime de deux manières d'être, contradictoires au premier abord : le repliement sur soi et l'ouverture sur le monde extérieur.

Le repliement sur soi est symbolisé par la formule " un pays à part soy et séparé de la couronne de France ", rendue possible par l'oeuvre de Gaston Fébus (1343-1391) qui proclama ne tenir son Béarn que de Dieu et de son épée, faisant de sa vicomté une principauté souveraine qui conserva ce statut jusqu'en 1620. En effet, même Henri, devenu Henri IV de France, ménagea la personnalité historique du pays qui l'aida à conquérir le pouvoir et ne l'incorpora pas au royaume de France si bien que, par exemple, l'édit de Nantes en 1598 ne concerna pas cette terre souveraine. Si Louis XIII en 1620, prononça l'incorporation, ce fut contre la promesse de respecter ses coutumes et ses lois.

Avec le XIXe siècle, l'ouverture vers le grand large s'accrut encore; l'émigration devint massive en direction des pays de la Plata. Mais au même moment le Béarn devint une terre d'accueil avec la vogue inouïe du climatisme, des stations thermales, du voyage aux Pyrénées au moment où, dans le sillage du romantisme, la Restauration et la monarchie de juillet élevaient la légende d'Henri IV au rang d'un véritable culte.

Mis à part l'année 1569 qui pendant 4 mois donna au Béarn une idée des ravages des guerres de Religion, et de la bataille d'Orthez qui, en 1814, mit aux prises Soult et Wellington, ce pays a été à l'abri de toute guerre civile ou étrangère, véritable paradoxe pour une région qui se situe dans une zone frontière de l'Hexagone, la paix qui fut souvent sauvegardée par la pratique des traités et passeries conclus avec les vallées correspondantes d'Aragon et de Navarre.


Entre Chalosse, Pyrénées et Pays basque. Nom d'origine ibérique : Beneharnum, qui contient la racine basque harri, pierre. Il désigne le bourg de Lescar, et apparaît au Ve s. comme nom de cité aquitano-romaine (démembrement de la cité des Tarbelli, qui faisait partie de la Novempopulanie). Après les invasions wisigothes, vasconnes et peut-être musulmanes, constitution d'une vicomté au IXe s., qui s'étend par des conquêtes. 1256 un arbitrage du Cte de Foix déboute Gaston VII le Grand de ses prétentions sur la Bigorre. Après sa mort (il ne laissait que des filles), union de la vicomté au comté de Foix sous Gaston Ier de Foix, son gendre. XIVe s. querelle, à propos de cette succession, entre les maisons de Foix-Béarn et d'Armagnac. 1398 Béarn et comté de Foix passent dans la maison de Grailly,à laquelle succède, à partir de 1485, celle d'Albret (souveraine de Navarre). 1512 les Albret-Béarn perdent la Hte-Navarre ; la Basse-Navarre, qui leur reste, devient une annexe du Béarn, leur fief principal : nécropole dynastique à Lescar (Béarn). 1555 les Bourbons-Vendôme leur succèdent. XVIe s. Henri IV, dernier Cte de Béarn. 1620 -20-10 réuni à la Couronne.

Institutions. Dès le XIe s., fors ou chartes de coutumes reconnaissent aux sujets du vicomte beaucoup de libertés. Les états " de Béarn ", qui résultent de la fusion entre la " Cour Majour " et la " Cour des Communautés " et sont composés de clercs, de nobles et de représentants des villes et des communautés, jouent un rôle capital dans le gouvernement. Parlement constitué à Pau en 1620. Le Béarn garde ses états jusqu'en 1789, il perd alors ses 2 évêchés de Lescar et d'Oloron (dont les titulaires avaient joué un grand rôle au Moyen Age). Capitales : Lescar (Beneharnum) jusque vers 850, Morlaas (850-1242), Orthez (1242-1460) et Pau (1460-1830).

             le Béarn et le protestantisme

 source   http://www.bearn-online.com/histoire/centre.htm

 


chronologieChronologie

IX-Xe siècles: la vicomté de Béarn trouve son assise territoriale définitive dans le cadre du duché de Gascogne

XII-XIIe siècles: le Béarn participe à la Reconquista contre les musulmans et intègre les pays de la Couronne d'Aragon

XIIIe siècle: le Béarn réintègre la Gascogne dont les rois d’Angleterre sont devenus les ducs.

1290 : Union du Béarn et Foix

1343-1391 : Gaston Fébus fait du Béarn une principauté souveraine et entame une politique d'hégémonie pyrénéenne.

Fin XVI siècle : devenus comtes de Bigorre, les princes de Béarn accèdent à la Couronne de Navarre. Mariage avec les Albret

Henri Il d'Albret (1516-1555).

Jeanne d'Albret (1555-1572) Le Béarn calviniste.

1589 :  Henri III de Béarn-Navarre devient Henri IV de France.

1620 :  Louis XIII incorpore le Béarn à la Couronne de France.